Isigny résiste bien à la crise Covid
Le modèle économique de la coopérative laitière d’Isigny Sainte-Mère a bien tenu face à la crise du Covid, selon les éléments communiqués vendredi 4 septembre en assemblée générale. L’activité de lait infantile continue de monter en puissance.
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« Si tout se passe bien, l’activité de lait infantile devrait encore s’accroître de 10 % au cours de cette année 2020. Nous devrions atteindre notre capacité maximale de 45 000 t. Nos clients attendent de nous des volumes supplémentaires et nos capacités de production seront rehaussées à 75 000 t après l’entrée en production de notre troisième unité de séchage au mois de mai 2021. » Ces mots sont ceux d’Arnaud Fossey, président de la coopérative d’Isigny Sainte-Mère, qui s’exprimait en aparté de l’assemblée générale, le 4 septembre dernier à la salle polyvalente d’Isigny-sur-Mer.
Le titre de meilleur fournisseur
D’une manière générale, malgré l’épisode de Covid-19 qui a secoué les filières agricoles, la coopérative semble tenir bon sur l’ensemble de ses marchés y compris sur le secteur traditionnel des beurres, crèmes et fromages. « Lorsque des mesures de confinement et de distanciation sociale ont été prises, nous avons pu rediriger efficacement les flux vers les enseignes de la distribution, souligne Daniel Delahaye, le directeur général. Cela s’est fait au prix d’une mobilisation exemplaire de toutes les équipes. L’enseigne de distribution Carrefour nous a d’ailleurs décerné le titre de meilleur fournisseur avec un indice de fiabilité de 99,9 %. »
Prix du lait maintenu au même niveau que 2019
Signe que l’activité se porte bien, le président a annoncé à ses adhérents être en mesure de pouvoir maintenir en 2020 le prix du lait au même niveau qu’en 2019 soit 413 €/1 000 l toutes primes incluses. Au cours de l’année écoulée, la laiterie avait dégagé un chiffre d’affaires de 452 millions d’euros M€ en hausse de 10 % avec un EBE de 56 M€ en hausse également de 9 % avec 65 M€ investis pour la croissance interne (dont une nouvelle tour) et l’amélioration des outils.
Brexit et taxe Trump
L’équipe de direction annonce toutefois combien il serait dangereux sinon suicidaire de se reposer sur ses acquis. « C’est notre niveau d’exigence qui nous donne l’agilité dont les marchés ont besoin », souligne Arnaud Fossey. « Dans ce secteur on n’a pas le choix. Il faut toujours maintenir le niveau sans quoi on meurt séché sous la poudre ou noyé dans son propre lait », complète Daniel Delahaye. D’autant que la laiterie est également soumise à de nombreuses incertitudes. La possibilité de déclarer un cluster Covid parmi le personnel de l’usine en est une.
L’entreprise doit aussi faire face au Brexit qui a entraîné une baisse des volumes de moitié vers le Royaume-Uni, le premier partenaire européen d’Isigny. En outre, la « taxe Trump » reste une épée de Damoclès qui pourrait pénaliser très fortement l’activité des fromages à pâtes molles du groupe. Par ailleurs, il est difficile de faire du commerce à l’international en raison des quatorzaines qu’imposent les différents pays. La prospection prend d’autres formes.
Alexis DufumierPour accéder à l'ensembles nos offres :